Le Père Porcher, Terry Pratchett




Sir Terry Pratchett a bercé mon enfance. Mon frère lisait les Contes du Disque Monde, j'en ai lu quelques un également. Le téléfilm basé sur sur Le Père Porcher était une tradition familiale à Noel.  Terry Pratchett nous a malheureusement quitté en 2015 et j'ai eu envie de relire Le Père Porcher, peut être une manière pour moi de lui rendre hommage. 
Il existe 41 romans qui se déroulent dans l'univers du Disque Monde, et ils font tous parti d'un cycle. Ils peuvent cependant se lire indépendamment les uns des autres. Je n'ai jamais lu un cycle complet, et j'ai parfois seulement lu un seul livre d'un cycle, je n'ai jamais eu de problèmes de compréhension. Evidemment, il est très intéressant de lire les livres dans l'ordre car on retrouve bien souvent les même personnages, et il est fait référence à des évènements passés. 
Les Contrôleurs sont les ennemis traditionnels de toute forme de vie ou d'imagination. Ils décident d'agir en engageant un assassin pour effacer le Père Porcher de la mémoire collective, quelques jours avant la nuit du Porcher (équivalent de noel). La guilde des Assassins envoie à cet effet l'un de ses membres les plus excentriques. Mais la Mort refuse de laisser la croyance dans le Père Porcher disparaître, et décide donc de prendre sa place et d'effectuer sa tournée, avec l'aide d'Albert, son assistant, qui se déguise pour l'occasion en lutin. Autre aspect du plan de la Mort pour contrer les Contrôleurs, sa petite fille, Suzanne de Sto Hélit, va être lancée à la poursuite de l'assassin. 
Je vais vous en dire le moins possible, car pour moi la surprise est primordiale dans ce roman. Je n'ai jamais lu quelque chose de semblable. C'est loufoque, drôle et intelligent.
L'histoire est focalisée sur le personnage de la MORT, personnage qui apparaît dans tous les livres du Disque Monde, et mon personnage favori. La MORT est représentée à l'inverse de l'image que l'on peut en avoir. En tous cas au niveau de sa personnalité car son apparence est bien celle d'un squelette armé d'une faux. La MORT est fascinée par la vie et nous offre de très belles reflexions sur l'humanité avec un recul qui lui est propre.  Sa petite fille Suzanne est aussi formidable. Elle est un personnage féminin fort et très loin des clichés que l'on peut souvent trouver dans les romans de fantasy. 
On y retrouve également tout au long du roman  une réflexion sur les croyances et une belle critique sur la dimension commerciale de Noel. 
Comme d'habitude dans les romans du Disque Monde, on suit plusieurs intrigues qui finissent par se mêler avec audace (je ne vous en dit pas plus). 
Il s'agit d'un livre sur l'enfance, une thématique que j'aime beaucoup dans mes lectures (le passage à l'âge adulte, la place de l'enfant dans le monde adulte...). 
Je vous invite donc à lire ce roman durant la période de Noel. C'est un roman léger et magique, qui nous emmène quand même à la réflexion. 

  • Citations 

J'inclut dans ce article deux citations qui pour moi illustrent assez bien l'âme du roman:
"L'ennui. Seuls les hommes avaient pu inventer ça. Quelle imagination !"
« LE PETIT GARÇON VEUT UN PANTALON QU’IL NE SERA PAS OBLIGÉ DE PARTAGER, UN ÉNORME PÂTÉ EN CROÛTE, UNE SOURIS EN SUCRE, “UN TAS DE JOUETS” ET UN CHIOT QUI S’APPELLE COLBACK.
— Ah, que c’est mignon, fit Albert. J’vais essuyer une larme, parce que tout ce qu’il va avoir, voyez, c’est ce p’tit jouet en bois et une pomme. » Il les tendit.
« MAIS LA LETTRE EST CLAIRE…
— Oui, ben, c’est encore une histoire de facteurs socio-économiques, comprenez ? Le monde serait dans une belle pagaïe si les gens obtenaient tout ce qu’ils demandent, non ?
(...)
— ET TU VEUX DIRE QU’À CAUSE DE ÇA LES PAUVRES REÇOIVENT DES CADEAUX SANS VALEUR ET LES RICHES DES CADEAUX DE PRIX ?
— ’xact, fit Albert. C’est le sens de la fête du Porcher. »

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